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UNITE D’ACTION SYNDICALE (UAS) / BURKINA FASO, LES CENTRALES SYNDICALES, LES SYNDICATS AUTONOMES SE PRONONCENT SUR L’AFFAIRE GUÉRISSEUSE, LES NOUVELLES TAXES ET LES ENLÈVEMENTS AU BURKINA FASO

En Groupement, les mouvements syndicales font une déclaration sur certaines affaires qui font verser de l’ancre depuis un certain temps au Burkina Faso et se porte solidaire à la dynamique des magistrats suite à l’affaire de la guérisseuse de Komsilga et à la suspension des activités des Magistrats.

LA DÉCLARATION CI-DESSOUS

CGT-B – CNTB – CSB – FO/UNS – ONSL – USTB
LES SYNDICATS AUTONOMES:
SAMAE–SATB–SATEB–SBM–SNEAB–SNESS–SYNAPAGER–SYNAPIB–SYNATEB–SYNATEL–SYNATIC–SYNATIPB–SYNATRAD–SYNTAS–SYNTRAPOST–SYSFMAB–UGMB

DECLARATION SUR LA SITUATION NATIONALE

La situation nationale ces dernières semaines, est marquée par les faits majeurs suivants : l’instauration de nouvelles taxes, la poursuite des enlèvements de citoyens et la soustraction manu militari de la « guérisseuse de Komsilga » d’une procédure judiciaire.

A propos des nouvelles taxes
Le 20 juillet 2023, sont entrées en vigueur trois nouvelles taxes à savoir 5% sur les téléphonies, 10% pour les abonnements aux télévisions privées et 1% sur les cessions de terrain. Ces taxes sont venues compliquer la vie des citoyens, surtout qu’elles surviennent à la suite de l’instauration, en février 2023 d’autres taxes appliquées sur les boissons, les cigarettes, les produits du cosmétique et de la parfumerie. Avant cela, c’est le prix du carburant qui avait connu une hausse inédite de 100F. Depuis lors, le marché est marqué par des hausses continues des prix des différents produits. Incontestablement, la vie s’est beaucoup renchérie, plongeant les citoyens dans le désarroi. Seule la situation sécuritaire difficile explique l’attitude compréhensive des citoyens. Mais le gouvernement ne doit pas abuser de la situation, ce d’autant que les mesures frappent presque exclusivement les consommateurs et épargnent ceux qui détiennent les capitaux ou les grands moyens.
Il convient de rappeler à ce sujet que l’Unité d’Action Syndicale (UAS), à propos du prélèvement de 1% des salaires des travailleurs pour la contribution au fonds de soutien patriotique, avait recommandé au gouvernement de regarder du côté des nombreuses niches susceptibles de procurer d’importantes ressources à l’État. Il s’agit en l’occurrence des restes à recouvrer s’évaluant à des centaines de milliards, des nombreux cas de détournements et de pillage de ressources et de biens publics s’évaluant également à plusieurs centaines de milliards de francs CFA. Nous observons qu’au lieu d’aller dans ce sens, le gouvernement continue de s’acharner sur les maigres ressources des pauvres populations dont le pouvoir d’achat s’est très fortement dégradé.
Dans le même temps, nous notons que la révision du code minier menée par le gouvernement, plutôt que de viser à relever la part de l’Etat dans le capital des sociétés minières, a consisté simplement à ponctionner le fonds minier de développement local pour financer le fonds patriotique.
Enfin, nous observons que le devoir de contrôle des prix ne semble plus à l’ordre du jour, toute chose qui livre les consommateurs à la merci des spéculateurs de tout acabit.

A propos des enlèvements de citoyens

L’un des derniers cas en date est celui de Issouf NIKIEMA, ex député maire de Komsilga, enlevé en plein midi dans les rues de Ouagadougou le 21 juillet 2023. Selon l’intéressé qui a été libéré après 72h de détention, ses ravisseurs le soupçonnaient d’être impliqué dans un complot visant à renverser le pouvoir ! En lieu et place d’une convocation régulière, ce sont des individus cagoulés à bord d’un véhicule sans immatriculation qui ont bloqué son véhicule et ont procédé à son enlèvement.
Avant cela, des enlèvements de citoyens ont été opérés à Ouahigouya, à Bobo-Dioulasso (un étudiant et un imam) auxquels il faut ajouter les enrôlements forcés et les exécutions extrajudiciaires. Cette pratique des enlèvements et exécutions extrajudiciaires est inacceptable surtout de la part d’un pouvoir qui a rétabli la constitution et qui s’est fait investir par le Conseil Constitutionnel.
A propos de la soustraction manu militari de la « guérisseuse de Komsilga » d’une procédure judiciaire
L’UAS suit de près les développements surréalistes de l’affaire rocambolesque de la « guérisseuse de Komsilga » relative à des cas de torture, notamment sur un quinquagénaire. Dans cette affaire, 9 personnes mises en cause, dont la guérisseuse traditionnelle du nom de Amsétou NIKIEMA de la commune de Komsilga ont été interpelées et déférées devant le Procureur du Faso près le tribunal de grande instance Ouaga II. Ce dernier a décerné à leur endroit des mandats de dépôt dans l’après-midi du 28 juillet 2023.
Avant leur transfert à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), un groupe de militaires lourdement armés et encagoulés, a encerclé les locaux du Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga II dans le but de libérer la « guérisseuse de Komsilga » ! A l’issue d’une longue nuit de résistance et de veille des acteurs de la justice et de la garde de sécurité pénitentiaire face à des intimidations et pressions des militaires et du Ministre de la Justice Edasso Rodrigue Bayala, la « guérisseuse de Komsilga » a été remise aux militaires. Comme l’a indiqué le Procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou, M. Laurent PODA dans un communiqué en date du 29 juillet 2023 : « Dans la même nuit, vers 04 heures, la nommée NIKIEMA Amsétou était extraite du fourgon, sur instructions du Directeur Général de l’Administration Pénitentiaire [M. Eloi GUIGMA] et remise aux militaires prétendument membres de l’Agence Nationale du Renseignement. Le directeur de l’administration pénitentiaire interpellé, indique avoir agi sur ordre du Ministre de la Justice ».
La prise d’assaut des locaux d’une institution judiciaire par des militaires, les pressions et l’immixtion de l’Exécutif dans les affaires judiciaires sont des faits gravissimes et inacceptables dans un Etat en temps normal, encore moins dans le contexte actuel du Burkina Faso. Alors que ces faits relatés par l’Intersyndicale des magistrats du Burkina et le Procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou sont « établis dans leur matérialité et non contestables dans leur véracité », selon ce dernier, le Gouvernement, à travers son porte-parole, Rimtalba Jean Emmanuel OUEDRAOGO, évoque « des incompréhensions et des malentendus » et annonce « des velléités de manipulation et de récupération » !
De tout ce qui précède, l’UAS, fidèle à sa mission de défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs et de veille citoyenne :
invite le gouvernement à revoir sa politique de mobilisation des ressources pour privilégier le recouvrement de ce qui est dû à l’Etat et épargner la bourse des pauvres citoyens ;
exige du gouvernement que les moyens conséquents soient mis à la disposition des structures compétentes pour assurer le contrôle des prix et de la qualité des produits sur le marché ;
interpelle le gouvernement et le MPSR 2 sur la question des enlèvements et exécutions extrajudiciaires de citoyens afin d’élucider le cas de ces structures illégales (qui ressemblent à des escadrons de la mort) et de procéder à leur dissolution ;
interpelle le gouvernement de la transition sur l’impérieuse nécessité de respecter la séparation des pouvoirs ;
félicite et encourage l’ensemble des acteurs du TGI Ouaga II ayant accompli leur travail de façon professionnelle dans l’affaire de la « guérisseuse de Komsilga » ;
apporte son soutien aux acteurs de la Justice ayant appelé à une suspension des activités jusqu’à la réintégration de la dame soustraite de la Justice ;
condamne avec véhémence l’intrusion des militaires dans les locaux du TGI Ouaga II, l’immixtion du gouvernement au niveau du pouvoir judiciaire, portant atteinte à l’indépendance de la Justice ;
exige la réintégration immédiate de la « guérisseuse de Komsilga » à la MACO et des sanctions contre les auteurs et commanditaires de cet acte odieux à la hauteur du forfait ;
appelle ses militant(e)s et sympathisant(e)s, les démocrates à contribuer à la veille citoyenne et à s’impliquer dans la lutte contre toutes les dérives qui remettent en cause le bien-être et la sécurité des citoyens.
Ouagadougou, le 31 juillet 2023
Pour les Secrétaires Généraux :

Ont signé :

Le Président de mois des centrales syndicales Le Président de mois des syndicats autonomes

Ernest OUEDRAOGO Alain SOME
Secrétaire Général/USTB Secrétaire Général/SYNTRAPO

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