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Transition au Burkina Faso : La lettre ouverte au MPSR et à la classe politique. Adama Ouédraogo dit Damiss interpelle le MPSR de ne pas laisse les loups entrer dans la bergerie.


Ne laissez pas les loups entrer dans la bergerie
Il y a quarante ans, de jeunes capitaines de la République de Haute-Volta ont fomenté un coup d’Etat pour s’emparer du pouvoir. Mais à l’épreuve de la gestion quotidienne des affaires de l’Etat, ils se déchirent et leur belle aventure se termine par une tragédie. C’est au regard de cette triste page de l’histoire de notre pays que nous lançons cet appel qui s’adresse, d’une part, aux membres du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) et, d’autre part, à la classe politique burkinabè qui est responsable de bien des malheurs dans notre pays.
Le 4 août 1983, de jeunes officiers perpètrent un putsch, renversant le pouvoir du Conseil du salut du peuple (CSP), présidé par le médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, chef de l’Etat.
Dans leur déclaration de prise du pouvoir, Thomas Sankara, leur leader, explique qu’ « ils se sont vus obligés d’intervenir dans la conduite des affaires de l’Etat pour rendre à notre pays son indépendance et sa dignité ». Et pour « réaliser ces objectifs d’honneur, de dignité, d’indépendance véritable et de progrès pour la Haute-Volta et pour son peuple », les nouveaux maîtres de Ouagadougou ont constitué le Conseil national de la révolution (CNR), qui assumait désormais le pouvoir d’Etat.
Les capitaines qui règnent au « pays des hommes intègres » sont jeunes, brillants, patriotes et ambitieux. En quatre ans de gestion du pouvoir, ils mènent une lutte sans merci contre la corruption et entreprennent des réformes hardies qui transforment les mentalités et le visage du pays. Tout n’est cependant pas rose, eu égard aux nombreuses dérives de la Révolution. Mais les résultats atteints en quelques mois marquent les esprits au point qu’aujourd’hui, on a tendance à oublier les méfaits des révolutionnaires d’août 1983.
Au départ, les jeunes capitaines sont unis et solidaires. Leur passé commun a milité en leur faveur. Les deux principaux leaders, par exemple, Thomas Sankara et Blaise Compaoré, sont de grands amis. L’un ne fait rien sans consulter l’autre. Thomas et Blaise se remorquent à motocyclette pour aller courtiser Mariam Sérémé à Dapoya, un quartier populaire de Ouagadougou. La charmante Mariam devient plus tard l’épouse du président du CNR. Blaise Compaoré, lui, convole en justes noces avec une belle métisse, Chantal Terrasson de Fougères, et Thomas Sankara trône en bonne place lors de leur mariage.
Au fil du temps, des contradictions apparaissent dans la conduite des affaires de l’Etat. La cohésion commence à se lézarder. Les commérages, les mensonges, les manipulations, etc., créent un climat de méfiance au sein du Conseil national de la révolution (CNR). Les loups sont entrés dans la bergerie. Des tracts orduriers inondent la capitale. Deux camps finissent par se dégager clairement. Le virus de la division contamine le cercle des gardes rapprochées. Et la tragédie du 15 octobre 1987 arrive. La suite de l’histoire est connue de tous.
Près de quarante ans plus tard, l’histoire semble se répéter au Burkina Faso. Face à une crise sécuritaire sans précédent, des officiers des Forces armées nationales décident de mettre fin au pouvoir du président démocratiquement élu Roch Marc Christian Kaboré.
Comme avec les capitaines d’août 1983, c’est « le cours des événements de notre pays, fragilisé par tant d’événements et assailli de toutes parts par des groupes armés radicaux » et « la gravité de l’heure » qui ont amené « les différentes composantes de l’armée, dans une démarche consensuelle d’indiquer la voie » pour « la restauration de l’intégrité de notre Burkina Faso et la sauvegarde des acquis de notre peuple chèrement acquis ». A l’image des capitaines, les lieutenants-colonels à la tête du pays depuis le 24 janvier 2022 constituent le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), l’organe qui dirige désormais le Burkina Faso.
Pour le moment, on peut dire que les choses avancent au rythme des nouvelles autorités et on souhaite que la situation sécuritaire connaisse une amélioration rapide pour le bonheur des populations. Le MPSR a le soutien d’une partie de l’opinion et bénéficie de la bienveillance des institutions sous-régionales, régionales et internationales, qui observent l’évolution de la situation nationale.
Mieux vaut prévenir que guérir
Mais c’est lorsque tout semble bien marcher qu’il faut tirer la sonnette d’alarme pour éviter les erreurs du passé Car comme le dit un adage, « mieux vaut prévenir que guérir ». Dès à présent donc, il importe de rappeler que notre pays a connu des moments historiques pleins d’espoirs qui se sont malheureusement soldés par des échecs et parfois des drames. C’est la raison pour laquelle nous exhortons les dirigeants du MPSR à prôner en leur sein l’esprit d’équipe, le dialogue, l’honnêteté, la sincérité, la compréhension, la tolérance, le pardon afin de sortir par la grande porte et la tête haute. Ainsi, leurs noms resteront gravés dans le marbre de l’histoire de notre pays.
Chers dirigeants du MPSR, vous êtes pour la plupart des promotionnaires. Beaucoup d’entre vous sont amis dans la vie de tous les jours. Certains partent en boîte de nuit ensemble ou sirotent la bière au maquis du coin ou encore le thé au « grin ». D’autres ont des liens de famille. Vos enfants et vos épousent se connaissent et se fréquentent sans doute. Faites en sorte que ces liens sacrés ne se rompent pas dans la gestion du pouvoir. Restez unis jusqu’au bout. Faites attention aux manipulateurs, aux colporteurs de commérages qui n’ont pour objectif que de vous diviser et de faire échouer le processus de Transition. Nous dirons, pour paraphraser le célèbre basketteur américain Michael Jordan, que « certains veulent que ça arrive, d’autres aimeraient que ça arrive et quelques-uns font que ça arrive ».

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