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Deux paroisses fermées après les incursions de djihadistes au sud-ouest du Burkina

Dans le diocèse de Gaoua, région du sud-ouest du Burkina, deux paroisses ont été temporairement fermées après les incursions de djihadistes. 

Mgr Modeste Kambou explique que les terroristes ont demandé aux populations de se convertir à l’islam.

Dans le diocèse de Gaoua, région du sud-ouest du Burkina, deux paroisses ont été temporairement fermées après les incursions de djihadistes. Face à cette situation, Mgr Modeste Kambou, l’évêque de ce diocèse, se confie à La Croix Africa sur les mesures prises pour continuer la pastorale.

La Croix Africa : On parle de la présence des groupes armés sur le territoire de votre diocèse ? Qu’en est-il ?

Mgr Modeste Kambou : Depuis le début des exactions des groupes armés au Burkina, nous avons connu quelques attaques dans l’ensemble de la région du Sud-Ouest. Certaines paroisses ont été ciblées par des groupes qui étaient dans la forêt. Sous la pression des forces de défense et de sécurité, ils ont fui depuis l’an dernier.

En juillet 2021, dans le territoire d’une nouvelle paroisse, ces terroristes sont revenus un jour de marché, informant les populations que, désormais, la nouvelle religion, c’est l’islam. Ils leur ont demandé de se convertir à l’islam et d’adopter de nouveaux comportements. Ils ont dit qu’ils ne veulent pas de forces de défense et de sécurité, ce qui a entraîné le départ de l’administration.

Un vendredi, ils ont fait sortir la population dans une localité voisine et ont tenu le même langage. Face à cette situation, une partie des habitants a migré vers les localités urbaines. Comme le curé était déjà en vacances, j’ai demandé de suspendre les activités pour un temps. Depuis lors, il n’y a pas eu d’activités dans cette localité frontalière avec la Côte d’Ivoire. On n’a pas célébré l’Assomption en bonne et due forme dans les localités de Mangodara et de Touéni.

Les curés et les catéchistes sont partis mais ils restent en contact avec les fidèles. Heureusement, pour le moment, des tirs n’ont pas été enregistrés, juste des menaces. Les autorités disent que la situation est maîtrisée, mais la peur est présente au niveau des populations.

La Croix Africa : On parle du mouvement de déplacés internes de certaines zones rurales vers les zones urbaines. Quel est l’état de la situation humanitaire ?

Mgr Modeste Kambou : Aujourd’hui, la paroisse de Digbè, créé en 2020, est fermée. Cette paroisse catéchuménale compte entre 2 000 et 3 000 personnes. L’on constate des mouvements des populations vers les villes environnantes. L’aide apportée par la Caritas est insignifiante. Des déplacés ont voulu s’abriter dans la chapelle paroissiale qui n’est pas un lieu pour s’abriter. Ils avoisinent 4 000 personnes. Ces déplacés qui ont abandonné leurs champs ont le besoin de sécurité et de vivres.

La Croix Africa : Comment voyez-vous l’avenir de votre diocèse ?

Mgr Modeste Kambou : Nous savons que, dans tout le Burkina Faso, il y a des cellules dormantes de terrorisme. Ce qu’il y a à faire, c’est de continuer à travailler pour la paix et prier. La menace n’est pas très inquiétante dans le sud-ouest. Mais le fait que les fidèles ne peuvent pas avoir la messe et les sacrements me dérange. Je dois aussi travailler au retour des déplacés internes vers leurs lieux d’origine. Les autorités nous disent qu’elles ont rendu compte à la hiérarchie. Il y a certainement une stratégie de lutte, mais on ne sait pas encore ce qui est fait. Les gens ont l’impression d’être abandonnés.

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